Chers amis, adhérents, partenaires,
Depuis plusieurs mois, vous avez pu le constater, Rhizobiòme est en mode « silence radio ». Certains d’entre vous s’en émeuvent et se posent des questions.
Ce n’est pas vraiment dans le genre de la maison, ils seraient plutôt du genre bavard habituellement.
La nature ayant horreur du vide et du silence, des petits bruits commencent à se propager. L’équipe Rhizobiòme serait-elle malade ? Serait elle partie en voyage ? Aurait-elle mis fin à ses activités sans prévenir ?
Ou aurait-elle succombé sous les lacrymogènes des gendarmes mobiles, les assauts des hordes de zadistes chantant, ou les caresses appuyées des milices pro-barrage, à Sivens ?
Pire, peut-être subit-elle des représailles des institutions publiques n’ayant pas apprécié ses efforts de médiation et d’appel à la raison sur le projet de Sivens ? Plus de financement, mort par asphyxie financière ? Ce serait tellement facile.
Et bien que nenni ! Il n’est rien de tout ça.
Rhizobiòme souffre, comme nombre d’autres structures de la région, des changements institutionnels dans la gestion des fonds européens. Jusqu’en 2014, les fonds européens qui financent son action en faveur des zones humides, étaient gérés par l’Etat (la DREAL), et même si les choses étaient compliquées, les financements finissaient par arriver et les actions pouvaient, bon an mal an, être réalisées, grâce à un très fort soutien en trésorerie de la SCOP SAGNE.
C’est désormais la Région Midi-Pyrénées qui gère les fonds européens. On change de château, il faut que les choses se calent, trouver les bonnes portes, les bons interlocuteurs, réexpliquer. Les lignes budgétaires choisies ne sont pas tout à fait les mêmes, les règles changent et pénalisent les petites structures comme nous (c’est bien connu « on ne prête qu’aux riches… »). Il faut se contorsionner pour rentrer dans les nouvelles cases... et le château en question est lui-même très chahuté avec la réforme territoriale. Bref, c’est compliqué, ça avance mais à tout petits pas, et surtout à tâtons, dans le noir le plus complet.
Une bonne nouvelle quand même dans ce brouillard épais, l’Agence de l’Eau maintient pour 2015 – 2016 son financement à 60%. Mais sans les 40% restant, nous n’avons pas les moyens d’engager l’action. Nous sommes un « Petit Poucet » qui jusque là a su à peu près tenir l’équilibre, mais qui arrive aujourd’hui en limite de ses capacités humaines et financières.
La SCOP SAGNE n’a pas les moyens de nous avancer la trésorerie (les temps sont durs pour tout le monde). Que faire ? Changer de métier ? Laisser tomber ? Attendre des jours meilleurs ? On a finalement choisi de faire l’ours. On hiberne (même en été), on vit au ralenti en attendant des jours meilleurs.
Finalement pour des « sagneux », ralentir ça ne devrait pas être choquant… et pourtant, on n’en a jamais vraiment pris l’habitude. Expérience à vivre, pas si confortable que ça, mais bon…
Notre dossier devrait normalement passer en commission de septembre. Nous saurons alors si nous pouvons effectivement continuer, ou s’il est temps de se réveiller pour trouver d’autres solutions.
Concrètement, la SCOP SAGNE assure le service minimum pour le Réseau SAGNE. Si Céline est pour le moment en chômage technique, Jacques sur d’autres sujets, Laetitia partie faire le tour du monde, Coralie continue d’aller visiter les adhérents du Réseau SAGNE pour garder vivant ce réseau si précieux, cette relation avec vous tous si importante. Mais nous ne pouvons répondre aux demandes nouvelles d’expertises ou de conseils sur la gestion de sites, ou continuer le travail engagé sur le Rés’Eau Sol. Nous sommes particulièrement désolés de ne pouvoir assurer pleinement notre mission auprès de vous tous.
Nous espérons très vite que les choses vont se débloquer et que nous pourrons mettre en œuvre l’ensemble du programme prévu pour 2015 et 2016, autant en faveur du Réseau SAGNE que du nouveau Rés’Eau Sol.
Ce coup dur est peut être une invitation à réfléchir avec tous ceux qui aiment les sagnes et se sentent préoccupés par la question des biens communs sur une autre manière de faire, de penser, d’organiser les ressources et les relations avec ceux qui détiennent les cordons de la bourse. Chantier en perspectives. Nous sommes preneurs de toutes les bonnes idées, de toutes les bonnes volontés.
Mais comme il n’est quand même pas question de se laisser abattre par de vulgaires histoires de sous, nous vous donnons rendez-vous en septembre pour une belle Fête des sagnes.
La date et le lieu vous serons très prochainement communiqués.
Bel été à tous
Toute l’équipe de Rhizobiòme