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Les gens des sagnes

Qu’ils soient propriétaires ou simplement responsables de leur entretien, les hommes et femmes qui ont des sagnes tissent avec ces milieux une relation singulière. Rejet ou désaffectation parfois, parce que ce sont des milieux difficiles à entretenir, "la tourbière a mauvais caractère". Vif intérêt au contraire pour celui qui sait s’y prendre pour avoir sa réserve d’herbe bien verte quand tout est grillé autour. Fascination pour qui sait y lire le génie déployé par la Vie pour s’adapter aux conditions difficiles. Peur aussi parfois parce que c’est étrange ces endroits là, pas vraiment de la terre, pas vraiment de l’eau, alors quoi ? "si j’y perds ma botte, est ce que je ne risque pas d’y perdre mon âme ?" Jamais la sagne ne laisse indifférent. Tous y sont profondément attachés comme on est attaché à un pays, à des paysages, à des couleurs, à une histoire... à quelque chose de plus fort qui nous dépasse et nous invite à aller à la rencontre de l’autre.

Pour aller plus à la rencontre de ceux qui tissent cette histoire, quelques images qui parlent...

Philippe et Sébastien Seguy, jeunes éleveurs de la vallée du Thoré qui ont suivi la route ouverte par leur père Lucien, pionnier dans le Tarn de l’élevage extensif, en plein air intégral, sur le plateau d’Anglès et la vallée du Thoré.
Quand leur père s’est installé en agriculture, personne n’a voulu lui vendre ou lui louer des terres. Les seules terres qu’on lui a laissées c’était les sagnes, ces milieux dont personne ne voulait parce qu’on ne peut pas y aller avec le tracteur et que "ça ne vaut rien". Qu’à cela ne tienne, la famille Seguy père et fils, a fait avec et a su comprendre que ce qui "ne valait rien", était au contraire un trésor qu’il fallait savoir valoriser dans un système intelligent de gestion du pâturage, parfaitement adapté à leurs besoins.
Ils sont aujourd’hui une référence.
Photo : ©Emilie Fernandez

Emmanuel Seguy élève un troupeau de limousines en système de plein air intégral sur les hauteurs de la Montagne noire, entre Aude, Hérault et Tarn.
A la croisée des influences méditerranéennes et atlantique, la montagne subit de longues périodes de sécheresse. les sagnes dans ce contexte se révèlent un véritable trésor pour permettre aux vaches de pâturer y compris quand toutes les prairies sont grillées par la sècheresse. Ici au moins il reste de quoi manger.
Photo : ©Emilie Fernandez

"Ma sagne je voulais la vendre, mais un jour un sourcier est venu et m’a dit "toute l’eau de votre ferme vient de la sagne", alors je l’ai pas vendue et je suis heureux de ne pas avoir fait cette bêtise". Ainsi parle Jean Jacques Vieu, éleveur à Vabre, engagé avec toute sa douceur et sa force de conviction dans le Rés’eau Sagne "pour que ses petits enfants continuent de boire l’eau à la fontaine"
Photo : ©Emilie Fernandez

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