Pourquoi parler aujourd’hui de "santé" des sols ?
Comment va mon un sol ? Dans quel état de santé est ma terre ? Drôles de questions et pourtant questions fréquemment entendues de nos jours, et qui résultent d’un constat partagé : nos sols se dégradent. Et c’est bien parce qu’ils se dégradent que le terme de santé des sols devient pertinent pour tenter de comprendre ces phénomènes.
Un débat vif autour de la notion même de "santé"
Mais tout le monde n’est pas d’accord pour utiliser ce terme de "santé". Pourquoi parler de "santé" du sol, alors que ce n’est pas un organisme vivant à part entière ? Est-ce vraiment approprié ? Pourquoi avoir recours à cette notion de santé, alors que l’on dispose déjà de nombreux termes décrivant la réalité de ce qui se trame dans le sol ? Effet de mode ? Volonté de jouer l’originalité ? Qu’est ce que cela apporte de plus ?
Une nouvelle manière d’appréhender le sol
La notion de santé des sols introduit une manière nouvelle et originale d’aborder les enjeux autour de la conservation des sols.
On pourrait dire que la « machine sol » fonctionne plus ou moins bien selon l’usage que l’on en fait, selon les pratiques que l’on y développe. Il est donc déterminant de veiller au maintien du bon fonctionnement du sol. Et c’est là que la notion de "santé" peut s’avérer pertinente à utiliser, voire éclairante pour aborder les questions en jeu.
Y voir plus clair avec Alain Brauman le 16 Mars 2021, dans l’émission C dans l’sol
C’est Alain Brauman, directeur de recherche IRD au laboratoire Eco&Sols de Montpellier, qui viendra apporter sa contribution scientifique à la compréhension de cette notion et des enjeux qui en découlent, lors de l’émission C dans l’sol du 16 Mars 2021 à 20h30
Alain Brauman a passé près de 20 de ses 30 années de carrière dans différents pays tropicaux comme le Congo, le Sénégal et la Thaïlande.
Écologue spécialiste du sol, ses travaux actuels portent sur l’impact de l’agriculture et des changements d’usages des terres sur la biodiversité du sol et son fonctionnement. Le fonctionnement du sol étant une des bases de sa qualité ou santé, il a co-développé, depuis 2015 avec Alexis Thoumazeau du CIRAD, un nouveau set d’outil de terrain « low tech » pour mesurer les fonctions clés du sol, comme le cycle de nutriments, la séquestration de carbone et l’entretien de la structure du sol. Cet outil « BIOFUNCTOOL » a été utilisé dans de nombreux contextes tropicaux et tempérés et est aujourd’hui en cours de valorisation avec l’IRD et le CIRAD