A quoi s’activent les microorganismes dans le sol ?
Transformer une molécule organique en fragments plus petits jusqu’à obtenir des sels minéraux (la minéralisation) nécessite un très grand nombre d’espèces de bactéries réalisant chacune des tâches uniques et répétitives.
Transformer l’azote de l’atmosphère en formes minérales assimilables par les plantes est aussi de leur ressort, tout comme la réaction inverse de dénitrification qui émet de l’azote du sol en gaz.
En association avec les plantes, les symbioses microorganismes/plantes supérieures permettent à ces dernières un meilleur approvisionnement en eau et sels minéraux ou la fourniture de molécules qu’elles ne peuvent pas synthétiser seules, voire même permettre un échange d’information de nature chimique entre individus distant l’un de l’autre (réseau de mycorhizes en forêt).
D’autres microorganismes peuvent être pathogènes et, si l’on omet les effets sur des plantes de productions, contribuent à la régulation des populations dans les écosystèmes …
Et si on les utilisait pour booster les productions agricoles ?
Partant de tous ces constats il est tentant de vouloir exploiter ces multiples compétences au service de productions agricoles, c’est l’objet des techniques de biocontrôle et biostimulation et même parfois d’inoculation de microorganismes dans le sol. Les applications concrètes sont particulièrement bien connues et développées avec les champignons car les symbioses mycorhiziennes qui concernent plus de 80 % des plantes de la planète ont été très étudiées. Le contrôle de populations, très variées et encore assez méconnues, de bactéries du sol, est probablement beaucoup plus complexe et reste encore un sujet à explorer avec beaucoup de prudence et de rigueur scientifique.
Un sujet qui mérite bien une émission C dans l’sol. Rendez-vous le 16 Février 2021 à 20h30
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avec
Robin Duponnois
Directeur de Recherche à l’IRD de Montpellier, du Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes. Ses travaux portent sur la problématique de gestion durable des sols tropicaux et méditerranéen en étudiant plus particulièrement le rôle des champignons mycorhiziens dans les processus biologiques régissant la productivité et la stabilité des agroécosystèmes.
Il étudie les microorganismes (symbiotiques ou non) promoteurs de la croissance des plantes dans des milieux sous-contraintes abiotiques (carences minérales, polluants). Ses travaux consistent à : isoler, caractériser, identifier des microorganismes susceptibles de stimuler la croissance dans le cadre de stratégies d’ingénierie écologique (Ex : phytostabilisation de sols miniers) ou de pratiques agricoles durables limitant les apports d’intrants chimiques.
Il conduit également depuis 2015 une plateforme de transfert et innovation dédiée à au développement d’outils d’ingénierie écologique centrés sur la gestion et/ou la maîtrise de biofertilisants microbiens pour améliorer la croissance des plantes dans des milieux dégradés et réduire l’usage de fertilisants ou de pesticides de synthèse dans le cadre d’une Gestion durable des sols Tropicaux et Méditerranéens.
Claude Alabouvette
Docteur en pathologie végétale et Directeur de recherches honoraire à l’INRA, Claude Alabouvette est aujourd’hui conseiller scientifique de la société Agrène spécialisée en R&D dans le domaine de la pathologie végétale et de la microbiologie avec un intérêt particulier pour les microorganismes agents de bio contrôle et biostimulants de la croissance des plantes.
Agrene a réalisé les études qui ont abouti à l’homologation de la première préparation phytopharmaceutique à base de Trichoderma et a contribué à la mise sur le marché de plusieurs produits biostimulants à base de bactéries et de champignons.
et
Baptiste Algayer
Docteur en sciences du sol, et actuellement, animateur technique de Chemin Cueillant, association de paysans qui a pour objectif de développer l’agroécologie paysanne sur le territoire du Minervois.
Il travaille sur le projet MicroBioPhyto dont l’objectif est de réaliser des expérimentations de traitements phytosanitaires sur la vigne en alternative aux cuivre et au soufre. Il s’agit de traitements "biophiles" que l’on peut considérer comme des biostimulants (thé de compost oxygéné, jus de vermicompost, ...), qui sont autoproduits afin de viser une autonomie des vignerons.
